FAUX-MONNAYEURS ET VRAIES PEINES.....

Une nouvelle fois la Société d'Histoire et d'Archéologie de Maurienne présentait une conférence de qualité. Pierre GENELETTI faisait revivre avec passion et talent un temps où la fabrication de fausse monnaie permettait à certains de pallier la dépendance monétaire envers les parents, l'argent rare, les conditions économiques épouvantables quand ce n'était pas les princes eux-mêmes qui manipulaient les monnaies sans oublier l'inflation et les différences de change avec les Etats voisins comme la France en particulier.
Les monnaies de Savoie se nommaient florins, sols, deniers, livres nouvelles. Elles étaient en or, argent ou cuivre. Les ateliers monétaires étaient sous le contrôle des Princes.
Du procès de Bramans en 1728 à celui de St Jean de Maurienne en 1736, ce dernier, véritable escroquerie devait toucher tous les notables qui avaient accepté de changer leur "bonne monnaie" en fausse monnaie, du procès d'Albiez le Vieux en 1740 à celui de 1785 de nouveau à St Jean, la Maurienne voyait nombre de ses habitants concernés par la fausse monnaie.
Pourtant les peines étaient lourdes....très lourdes....et l'on pouvait frémir à entendre parler de la torture (moyen officiel de preuves), des yeux arrachés, de l'étranglement, de l'huile bouillante et les peines semblèrent plus douces quand elles furent commuées pour certains en banissement, rachat, et même la condamnation aux galères à partir du 18ème siècle.
L'exposé était d'autant plus remarquable qu'il s'appuyait sur de nombreux documents et surtout sur le nom des personnages concernés, les minutes des inerrogatoires et du procès et de leur conclusion qui parfois innocentait les présumés coupables sur la foi de rumeurs ou de jalousies.
Un monde qui date d'à peine trois siècles et qui pourtant nous semble fort lointain par ce que l'on appelerait aujourd'hui un temps de barbarie.