La conférence présentée par le Général Georges OLLE-LAPRUNE ce mercredi 9 avril lors de la réunion mensuelle de la Société d'Histoire et d'archéologie de Maurienne a été passionnante et déroutante. Passionnante par le style imagée du conférencier et déroutante par les éclaircissements apportés sur cette dernière année de guerre.
En mars 1918 personne ne pouvait imaginer que le 11 novembre 1918 deviendrait une date historique. La situation des Alliés etait sombre : accord russo-allemand qui permettait le rapatriement de 30 divisions impériales sur les champs de bataille de l'Ouest, prise des installations pétrolières en Roumanie, défaite de Caporetto en Italie, terrible bataille des Flandres pour les Anglais, pertes démentielles pour les Français. Le Général LUDENDORFF, stratège de l'armée allemande en 1917 et en 1918 savait qu'il avait cinq mois pour gagner cette guerre. En face de lui la France et les Alliés eurent la chance d'avoir des hommes de qualité : CLEMENCEAU, PETAIN, FOCH, GOURAUD, Douglas HAIG, PERSHING. La guerre de mouvement reprenait et les armées allemandes furent bloquées à Amiens, ville très proche de Paris où le 29 Avril 1918 le bombardement de l'église Saint Gervais fit 84 morts. La seconde bataille de la Marne eut lieu le 15 juillet 1918. L'armée du Général GOURAUD appuyée par 3000 chars d'assaut et avions non seulement résista mais contre-attaqua victorieusement. Le 8 août 1918 fut une journée de deuil pour la nation allemande.
Le Kaiser GUILLAUME II envisagea alors un armistice. Il tenta de traiter directement avec le Président WILSON mais la demande de paix ne pouvait se conclure qu'avec l'ensemble des Alliés. Un projet d'armistice fut présenté le 29 septembre 1918. FOCH et PETAIN étaient prêts pour une offensive grâce à la supériorité procurée par la présence de 25 divisions américaines à la date du 14 novembre mais ils savaient que le prix à payer serait lourd (80000 morts supplémentaires). L'armistice fut proclamé le 11 novembre 1918 alors qu'aucune des armées en présence n'était réellement victorieuse. La joie fut immense, inimaginable tant la lassitude était grande. Les conditions fixées par les Alliés lors du Traité de Paix, la certitude pour les Allemands d'avoir été "trahis" alors que leur armée était encore sur le sol de France, tout devait favoriser un esprit de revanche qui devait aboutir à la Seconde Guerre Mondiale.
Cette conférence a donné en ce 90ème anniversaire de la fin de la Grande Guerre de se replonger dans les origines et les conséquences de ce conflit qui hante encore les esprits.
Daniel MEINDRE